Une histoire métaphorique pour les petits et les grands…
Je vais te raconter l’histoire d’une petite ballerine qui s’appelle Lulu.
La plus grande passion de cette ballerine, bien sûr, c’est la danse, et elle est très douée dans ce domaine. Les pirouettes, les sauts de biche et les arabesques n’ont aucun secret pour elle. Pour les entrainements, elle est toujours la première à sortir des vestiaires. Et pour les représentations avec sa troupe, c’est elle qui motive tout le monde, les fait rire pour les détendre et encourage chacun avec de douces paroles.
La deuxième de ses passions, c’est la couture. Elle adore confectionner des justaucorps colorés, des tutus chatoyants et des collants confortables. Ses créations sont un vrai régal pour les yeux. C’est donc naturellement qu’elle s’entend si bien avec la costumière Lou et elles s’amusent beaucoup ensemble. Elles ont inventé les chaussons de danse les plus jolis et les plus doux du monde, roses, bien sûr et Lulu les aime par-dessus tout.
A l’opéra, où elle travaille, tout le monde l’apprécie beaucoup.
Les deux éclairagistes veillent toujours à ce que Lulu ait de la lumière quand elle s’entraine tard le soir. Les deux décorateurs, un garçon et une fille adorables, sont aussi aux petits soins pour elle et ils partagent volontiers un moment quand la chorégraphie lui a demandé plus d’efforts.
Seulement voilà, si Lulu est bonne couturière et fait rimer danse avec confort quand elle s’entraine, elle doit parfois se plier aux exigences de metteurs en scène qui lui imposent des costumes qu’elle n’a pas confectionné elle-même.
Et c’est ce qui arrive aujourd’hui dans notre histoire.
Un nouveau spectacle se prépare. Le metteur en scène a demandé aux danseurs de porter les costumes et les chaussons d’un grand créateur de mode. C’est lui qui finance le ballet, il faut se plier à sa volonté.
Mais comme à chaque fois qu’on présente à Lulu de nouveaux chaussons, c’est la même rengaine. Lulu s’angoisse, se défend : « Non, et non ! » s’écrie-t-elle, « je refuse de mettre des chaussons qui me piquent les pieds , des collants qui me brûlent les jambes !!! Je ne peux pas danser devant mon public dans de telles conditions ! » Alors, elle pleure, se met en colère et refuse de porter la tenue. Le créateur qui a fabriqué spécialement les chaussons et les costumes est vexé et la prend pour une ballerine capricieuse…
Lulu est bien triste et elle a peur que la troupe ne veuille plus d’elle.
Lou, la costumière, est triste elle aussi. Elle décide de parler à Lulu.
« Tu sais Lulu, cette situation ne peut plus durer. Je vois que tu as beaucoup de peine de ne pas pouvoir porter les jolis costumes pour notre nouveau spectacle. Je t’ai fabriqué, avec l’aide de nos deux éclairagistes préférés, un baume, une pommade, que tu pourras mettre sur tes pieds et tes jambes avant d’enfiler ta tenue. Je suis sûre que tu te sentiras beaucoup mieux. »
Lulu se dit qu’elle peut toujours essayer, c’est mieux que de ne rien faire. Elle a bien raison Lulu. On ne sait pas pourquoi parfois on se met à croire quelque chose qui nous limite, cependant il est tout aussi facile de changer cette croyance et de retrouver la paix intérieure. Il y a toujours, au fond de notre cœur, une part de nous qui sait quoi faire pour aller mieux.
« Très bien », dit Lulu fermement décidée, « montre-moi comment faire… »
Alors, les amies s’enferment dans la loge et personne ne sait ce qu’elles se disent ou ce qu’elles font, cela restera un secret entre elles. Mais ce qui est sûr, c’est que lorsque Lulu ressort de sa loge, elle a un magnifique sourire sur son visage ! Elle porte le costume du grand créateur et se met à faire des pirouettes, des sauts de biche et des arabesques.
Toute la troupe l’applaudit et le metteur en scène la félicite. Le soir venu, la salle de spectacle est pleine à craquer. Lulu raconte des blagues pour amuser les autres danseurs et les aider à se détendre. Elle aime tant que tout le monde se sente bien. Et elle aussi se sent bien, bien dans ses chaussons. « Le baume doit être un peu magique » se dit-elle. Lou lui fait un clin d’œil, elle retrouve enfin l’amie qu’elle aime tant.
Depuis ce jour, Lulu peut porter n’importe quel costume. Elle fait une grande carrière de ballerine et est très heureuse. Elle continue aussi de coudre des costumes et des chaussons pour le plaisir. Et pour la troupe, elle est un vrai rayon de soleil.